mardi 4 septembre 2007

Les Français travaillent moins et mieux

Qui ose dire encore que la France est à la traîne et que les Français sont des fainéants ? Selon le rapport bisannuel du BIT sur les indicateurs-clés du marché du travail (ICMT) basé sur les données de 2006, les travailleurs français arrivent en 3e position de la productivité horaire mondiale, derrière les Etats-Unis et la Norvège.

En une heure, un travailleur américain et un travailleur français produisent quasiment la même quantité de richesses : en 2006, la production horaire du Français était de 35,08 $ (25,68 €) contre 35,63 $ (26,07 €) pour l'Américain. En outre, le PNB (produit national brut) par heures travaillées en France a augmenté de 2,2% en moyenne annuelle entre 1980 et 2006, contre 1,7% aux Etats-Unis.
Quant à la production horaire du travailleur norvégien, numéro un mondial, elle s'élève à 37,99 $ soit 27,73 €.

Par contre, en terme de productivité par travailleur, la Norvège ne suit plus mais la France arrive en 5e position derrière la Belgique, le Luxembourg, l'Irlande et les Etats-Unis. Un écart qui s'est visiblement creusé depuis la mise en place de nos 35 heures : "En 2006, la productivité par travailleur en France atteignait 85% du niveau des Etats-Unis alors que, six ans plus tôt, en 2000, la France atteignait 89% du niveau américain". Le Bureau international du travail note toutefois que l'écart a également continué de se creuser au cours des dernières années entre les Etats-Unis et la plupart des pays développés...

Durée du travail : un faux procès


Si le travailleur américain est, depuis des années, champion du monde de la productivité, la différence se joue sur le nombre d'heures au travail. Le rapport note qu’"il y a beaucoup plus d'heures travaillées par an et par personne aux Etats-Unis que dans la majorité des économies européennes. [...] Les Américains ont travaillé en moyenne 1.804 heures au cours de l'année 2006, et les Français 1.564. La tendance est à la baisse du nombre d'heures travaillées dans les deux pays, mais elle est plus nette en France : en 1999, les Américains travaillaient 1.853 heures dans l'année contre 1.630 pour les Français".

Conclusion : le Français travaille moins en terme de durée, mais tout autant en terme de rentabilité. Quand on sait que les salariés américains bénéficient de seulement 15 jours de congés par an et que 20% d'entre eux bullent au boulot, on s'aperçoit que le «travailler plus longtemps» a ses limites. Des journées trop longues, pas assez de temps pour soi et des vacances insuffisantes contribuent à émousser quelque peu l'entrain, voire la motivation...
De plus, accuser les Français de travailler moins que les autres est une imposture car, en réalité, la durée moyenne du travail en France n'est pas inférieure à celle de nos voisins et nos amis Norvégiens, premiers du classement BIT sur la productivité horaire mais absents du "top 5" de la productivité par travailleur, bossent encore moins longtemps que nous !

Le taux d'emploi pèse sur la productivité

Pourtant, des esprits fâcheux estiment qu'il faut que nous augmentions à la fois notre productivité horaire et notre productivité par travailleur pour battre enfin les Etats-Unis... Mais à quoi bon être les champions du monde si c'est pour le faire au détriment de cette qualité de vie que la planète entière nous envie ?

Autre détail qui tue : derrière le «travailler trop peu», il peut aussi s'avérer qu’une trop faible part de la population en âge de travailler occupe un emploi. On appelle cette proportion le taux d’emploi global et en France, il brille par sa faiblesse : 63,1% en 2005... Dans l'UE15, seules la Grèce (60,1%) et l’Italie (57,6%) étaient en dessous ! Ne nous voilons pas la face : en excluant les jeunes et les seniors, le chômage français a des incidences notables sur notre productivité. Donc, le «travailler davantage» doit avant tout se traduire par : être plus nombreux en emploi de qualité, afin d'augmenter le volume global de travail réalisé dans notre économie. C'est une question de bon sens. Pointer du doigt les 35 heures ou augmenter l'âge légal du départ à la retraite ne sont que fausses considérations.

sources :
http://www.actuchomage.org/
Organisation Internationale du Travail

3 commentaires:

Raphaël Zacharie de IZARRA a dit…

ELOGE DE MON IMPRODUCTIVITE

Dans cette société hantée par l'accès aux biens matériels, je suis heureux de ne rien produire.

Mieux : je suis satisfait de n'avoir pas à me soucier de ma subsistance. D'autres travaillent à ma place. Ils s'occupent de me nourrir pendant que je songe à élever leur esprit. Chacun est à sa place : les âmes primaires persuadées que la vie est avant tout matérialiste la passent à turbiner bêtement jusqu'à la retraite tandis que les improductifs évolués de mon espèce dénoncent l'inanité des activités de ces travailleurs matérialistes érigées en véritable religion par la masse laborieuse à laquelle ils s'identifient avec fierté.

Susciter l'irritation des productifs qui font vivre leurs critiques et pédagogues est salutaire : ce faux sentiment d'injustice provoqué dans leur âme de brute leur permet, petit à petit, de se rendre compte de la vanité des valeurs matérialistes auxquelles ils sont attachés, si dérisoires qu'elles sont raillées par ceux-là mêmes qui en bénéficient sans s'en être le moins du monde acquittés au prix de leur sueur. Ce qui révolte beaucoup ces petits esprits...

Loin de se prostituer aux hérésies du siècle, les vrais seigneurs piétinent le pain sacré de la plèbe qui les nourrit.

Le rôle du pasteur n'est pas de maintenir les ânes dans leurs illusions consuméristes mais de les faire sortir de leurs étables câblées sur les bouquets de chaînes de télévisons aux clartés frelatées pour leur montrer le soleil.

Je ne suis pas sur terre pour flatter mes bienfaiteurs borgnes et endormis mais au contraire pour leur ouvrir les yeux. Ils travaillent pour que je puisse manger et les critiquer ensuite, oui et alors ? Le travail n'est pas l'argument final de toute cause. Donner raison aux ânes simplement parce qu'ils sont attelés à la charrue, suent, peinent, se lèvent tôt, c'est comme donner raison aux limaces parce qu'elles bavent, aux idiots parce qu'ils sont heureux, aux alcooliques parce qu'ils chantent. Sous prétexte que ces bêtes de somme financent mon existence d'improductif je devrais les encourager à cultiver l'imbécillité ? Au contraire, en désacralisant leur pain qui me fait vivre je les invite à lever les yeux plus haut que leurs jours bornés par des considérations bancaires, alimentaires, syndicalistes ou socio-professionnelles.

Toute l'existence de ceux qui contribuent à me maintenir dans l'état glorieux de railleur improductif est vouée au travail. Leur but : devenir propriétaire d'une maison, passer une retraite sereine -si ce n'est sénile- se payer des vacances, constituer un héritage pour leurs enfants, etc.

Raphaël Zacharie de IZARRA a dit…

(SUITE)

Soit. Et après ?

Construire ou acquérir une maison, s'assurer une retraite aisée, offrir un héritage à la descendance, partir en voyages... Cela leur fait une belle jambe ! Rien que des choses temporelles.

Sont-ce là les richesses suprêmes de la vie humaine ? Oui s'offusqueront les equus asinus avides de foin.

Ces désirs aussi vulgaires seraient donc l'aboutissement de leur passage sur terre ? Quelle tristesse ! Quelle indigence ! Certes il est légitime d'aspirer à ces vanités car nous ne sommes pas des désincarnés et nous avons besoin de nourriture, d'un toit, d'eau, de chauffage, et même de nous amuser.

Mais miser sur ce qui est voué à la désintégration, réduire une vie à un lavabo, une croisière, un salaire, une marque de voiture, une habitation flatteuse, un tuyau de fibres optiques, n'est-ce pas se moquer de ceux qui, comme moi, vivent non POUR l'accès aux biens matériels issus du travail mais GRÂCE aux biens matériels issus du travail des autres ?

Je m'explique.

Le travail des autres à mon bénéfice est le prix à payer à leur "désabrutisssement". Par leurs efforts, leur courage au labeur, leurs sacrifices ils contribuent à m'épargner les vicissitudes et soucis liés à leur condition d'abrutis. En échange, je leur ouvre les portes de la vérité izarrienne. Ce qui est loin d'être une tâche aisée dans ce monde dominé par le culte du Veau d'Or... Bref, ils me nourrissent physiquement, je les nourris spirituellement. Tout se paye, tout se mérite en ce monde. Aux uns il sera demandé plus d'efforts qu'aux autres pour s'humaniser, s'élever selon leurs capacités à comprendre l'essentiel ou leur degré d'abrutissement... Cela peut sembler injuste mais c'est ainsi : nous ne sommes pas tous égaux devant l'intelligence.

Je mérite que me soient épargnées la peine et la perte de temps engendrées par travail, tandis que ceux que je tente d'éduquer payent leur ignorance, leur bêtise, ou plutôt payent leur difficile "apprentissage des hauteurs" au prix établi selon des critères non sottement arithmétiques mais hautement spirituels.

En vertu du fait que j'ose dire la vérité, ne succombant ni au mensonge, ni aux artifices, ni aux flatteries, refusant tout compromis avec l'époque, on me taxe de parasite. De fou. De fainéant.

Je suis comme le chardon qui pousse en plein champ, au milieu du passage, perçant le goudron, inutile, méprisé, isolé, menacé d'être arraché, considéré juste bon à être dévoré tout cru par les ânes qui ne songent qu'a remplir leur panse (il est bien connu que les ânes raffolent des chardons).

Jusqu'au jour où on s'aperçoit que le chardon que nul ne voulait nourrir a engendré une magnifique fleur.

Raphaël Zacharie de IZARRA

Raphaël Zacharie de IZARRA a dit…

(SUITE)

Soit. Et après ?

Construire ou acquérir une maison, s'assurer une retraite aisée, offrir un héritage à la descendance, partir en voyages... Cela leur fait une belle jambe ! Rien que des choses temporelles.

Sont-ce là les richesses suprêmes de la vie humaine ? Oui s'offusqueront les equus asinus avides de foin.

Ces désirs aussi vulgaires seraient donc l'aboutissement de leur passage sur terre ? Quelle tristesse ! Quelle indigence ! Certes il est légitime d'aspirer à ces vanités car nous ne sommes pas des désincarnés et nous avons besoin de nourriture, d'un toit, d'eau, de chauffage, et même de nous amuser.

Mais miser sur ce qui est voué à la désintégration, réduire une vie à un lavabo, une croisière, un salaire, une marque de voiture, une habitation flatteuse, un tuyau de fibres optiques, n'est-ce pas se moquer de ceux qui, comme moi, vivent non POUR l'accès aux biens matériels issus du travail mais GRÂCE aux biens matériels issus du travail des autres ?

Je m'explique.

Le travail des autres à mon bénéfice est le prix à payer à leur "désabrutisssement". Par leurs efforts, leur courage au labeur, leurs sacrifices ils contribuent à m'épargner les vicissitudes et soucis liés à leur condition d'abrutis. En échange, je leur ouvre les portes de la vérité izarrienne. Ce qui est loin d'être une tâche aisée dans ce monde dominé par le culte du Veau d'Or... Bref, ils me nourrissent physiquement, je les nourris spirituellement. Tout se paye, tout se mérite en ce monde. Aux uns il sera demandé plus d'efforts qu'aux autres pour s'humaniser, s'élever selon leurs capacités à comprendre l'essentiel ou leur degré d'abrutissement... Cela peut sembler injuste mais c'est ainsi : nous ne sommes pas tous égaux devant l'intelligence.

Je mérite que me soient épargnées la peine et la perte de temps engendrées par travail, tandis que ceux que je tente d'éduquer payent leur ignorance, leur bêtise, ou plutôt payent leur difficile "apprentissage des hauteurs" au prix établi selon des critères non sottement arithmétiques mais hautement spirituels.

En vertu du fait que j'ose dire la vérité, ne succombant ni au mensonge, ni aux artifices, ni aux flatteries, refusant tout compromis avec l'époque, on me taxe de parasite. De fou. De fainéant.

Je suis comme le chardon qui pousse en plein champ, au milieu du passage, perçant le goudron, inutile, méprisé, isolé, menacé d'être arraché, considéré juste bon à être dévoré tout cru par les ânes qui ne songent qu'a remplir leur panse (il est bien connu que les ânes raffolent des chardons).

Jusqu'au jour où on s'aperçoit que le chardon que nul ne voulait nourrir a engendré une magnifique fleur.

Raphaël Zacharie de IZARRA