mercredi 13 mai 2009

La saison des festivals : Bilderberg 2009

D'après le site internet du journal britannique "The Times", le festival de Cannes bilderberg aurait commencé aujourd'hui. C'est aujourd'hui (jeudi 14 Mai) que le grand festival planétaire des bilderbergers aurait donc débuté (en Grèce cette année) dans le plus grand secret. Comme d'habitude, et comme tous les ans, la médiatisation de ce festival est à son apogée. En effet, étant donné l'importance de l'évènement et les stars qui y participent, tous les médias NE sont PAS au rendez vous.
Parmi les stars Françaises qui auraient participé à l'édition 2008, on peut citer Christophe de Margerie -Président du groupe Total-, François Pérol -Secrétaire général adjoint de la présidence de la République en 2007/2008 et actuel Président de la Banque populaire et de la Caisse d'épargne-, Manuel Valls -député maire PS-, Jean-Claude Trichet -Président de la BCE-, etc. Les stars internationales sont aussi présentes lors de cet évènement. Des présidents de la Banque Mondiale, des Secrétaires Généraux de l'OTAN, des patrons de grandes firmes transnationales, des ministres de la plupart des pays occidentaux, sans oublier les "grands" journalistes qui acceptent la règle de l'omerta comme Nicolas Beytout (les Echos), Donald Graham (Washington Post) ou Martin Wolf (Financial Times) sont toujours présents à ce "festival".
Pour Patrick Devedjian (ministre chargé de la mise en œuvre du plan de relance du gouvernement Sarkozy), il s'exprime magistralement dans cette vidéo : "moins de 10% des Français connaissent l'existence du groupe Bilderberg", " Ce sont des conférences internationales dans lesquelles on parle des grands problèmes du monde, des problèmes monétaire, etc.". Que cela se passe dans le plus grand secret ne semble pas déranger notre ministre...


Participants à l'édition 2009
Selon "The Times", le porte parole de la Banque Mondiale affirme que le président de cette organisation, Robert Zoellick, est à Athènes ce jeudi pour un "unspecified business". L'agenda du secrétaire au Trèsor américain, Tim Geithner’s, est mystérieusement vide les deux prochains jours. Le patron de la Deutsche Bank, Jo Ackermann, sera en "voyage quelque part dans l'Europe”. Et Jean-Claude Trichet, le président de la Banque centrale Européenne, est "absent jusqu'à la fin de la semaine".
Pour les autres ???

Quelques liens
Article de WikiPedia sur le groupe bilderberg

Article sur BBC News

Silence médias sur les réunions de l'élite mondiale (Article de Rue89)

Réponse donnée, en 2003, par M. Prodi au nom de la Commission Européenne concernant la participation de quelques membres de la commission à des réunions du groupe Bilderberg

Le journal Portugais "SOL" affirme la participation de deux Hommes politiques portugais à la conférence de 2008

Conférence du groupe à Istanbul en 2007 dans un journal turque

Citations
"Pour être libre, il faut être informé"
Voltaire

"Notre travail est de donner aux gens non pas ce qu'ils veulent, mais ce que nous décidons qu'ils doivent avoir."
Richard Salant, ex-président de CBS News


« Le monde “apparent” est le seul ; le monde “vrai” n’est qu’un mensonge qu’on y rajoute »
Friedrich Nietzshe

mardi 10 février 2009

Intox dans le discours de Nicolas Sarkozy sur la recherche

Dans un discours, prononcé par Nicolas Sarkozy le 22 Janvier 2009 à l’occasion du lancement de la "réflexion pour une Stratégie Nationale de Recherche et d’Innovation" et devant quelques Ministres, présidents d’universités et chefs d’entreprises; le président de l'Etat s'est montré "méprisant" et "haineux" contre la communauté scientifique en France. La vidéo est visible sur le site de l'Elysée.
D'après les enseignants-chercheurs, au delà du "mépris" et des "insultes", le discours de Sarkozy était surtout "mensonger". Voici un résumé du discours de Sarkozy commenté par une équipe de scientifiques marseillais :




Deux exemples :

Le président Sarkozy : "ce n’est pas une question d’idéologie, ce n’est pas une question de droite ou de gauche, c’est une question de bon sens".

Evolution du financement de la recherche entre 1993 et 2005

Le président Sarkozy : "nous ne sommes pas aujourd’hui dans le peloton de tête des pays industrialisés pour la recherche et l’innovation"


"Qui dit un mensonge en dit cent"
Proverbe français

mercredi 4 février 2009

Très vite : l'affaire bernard K

Le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner fait l'objet d'une charge explosive dans un livre à paraître aujourd'hui. Dans les quelques extraits publiés par l'hebdomadaire Marianne, on apprend que le militant des droits de l’homme est aussi le conseiller ( très convenablement rémunéré) de quelques dictateurs africains. Le journaliste-écrivain Pierre Péan accuse aussi Kouchner d’avoir fait entreprendre des démarches en vue de recouvrer des factures laissées impayées par le président Gabonais Omar Bongo, après son arrivée au gouvernement de Sarkozy.
On apprend aussi dans le site Marianne2 que le "french doctor" prépare sa riposte et accuse Pierre Péan de «homme malsain et antisémite» (Kouchner est né d'un père juif).

Allons Bernard, vraiment tu déçois beaucoup de gens...

- Tu es le ministre des affaires étrangères et le cofondateur de médecins sans frontières.

- Tu es le symbole de l'ouverture de l'homme qui voulait nettoyer les cités au Kärcher.

- Bernard, mon cher; j'avoue que vis à vis de toi, je sentais toujours une vive colère.

- En Irak, tu étais l'homme qui soutenait la guerre, avec tes amis Pascal Bruckner et Alexandre Adler.

- En Iran, tu n'es pas contre une intervention militaire.

- Pour Le groupe Total et contre des victimes birmanes, tu avais touché 25000 euros d'honoraires.

- Tu es l'ami d'un président qui met tout le monde en colère.

- Et dans son gouvernement, tu es solidaire.

- Et parfois tu te trompes Bernard : il ne doit pas y avoir en France une contradiction entre les droits de l'homme et la politique étrangère.

- Non mon cher Bernard, à 70 ans tu ne fais pas vraiment une brillante carrière.


"Il doit bien rester un angle de tir pour la paix" !!!
Bernard Kouchner

mardi 20 janvier 2009

Les guerres : une lutte des classes à l'échelle mondiale

Je publie ici un texte qui m'a été envoyé par un ami :

Une stratégie de la tension

En août 2008, l'Ossétie du Sud fut envahie par la Géorgie, dont le gouvernement n’agit qu’avec l’accord, voire sur l’ordre, du gouvernement des États-Unis d'Amérique. Il s’agissait de tester la réactivité du gouvernement de la Russie et la solidarité entre la Russie et la Chine, deux puissances embarrassées par les répressions qu’elles exercent en Tchétchénie et au Tibet. La riposte russe fut rapide et efficace. N’importe quelle puissance ainsi défiée à sa frontière ne peut que couper court à toute tentative semblable. On ne voit pas comment la Russie aurait pu réagir autrement.
La guerre en Afghanistan, dans laquelle un pouvoir fantoche s’efforce d’embourber la France, entretient un foyer de violence et de désespoir dans un pays épuisé par trente années de guerre. Pourtant seuls les Afghans pourront construire leur État.
Et seuls les Irakiens pourront reconstruire le leur.
L'agression à présent menée par Israël contre Gaza s'inscrit dans la même stratégie générale des puissances anglo-saxonnes pour maintenir leur prépondérance. Deux attaques, qui ne s’improvisent pas, à la fin d’une mandature étasunienne, l’une en plein été, le jour de l’ouverture des Jeux olympiques, l’autre pendant la trêve de fin d’année : il s’agit de prendre l’opinion publique par surprise et de créer, avant le changement de président, une situation irréversible. Le silence du président élu des États-Unis n'augure rien de bon ; encadré par des vieux politiciens du temps de Clinton, sans doute est-il déjà ficelé par des puissances financières peu différentes de celles qui commandaient à la famille Bush. On ne devient pas président d’une grande puissance politique sans avoir fourni des gages à l'oligarchie.

Le but visé paraît être de pallier l'effondrement de la domination financière au moyen de l'intimidation militaire, pendant le temps nécessaire à restaurer le mécanisme de pompage financier des ressources mondiales. Les guerres locales contre des populations trop faibles pour se défendre efficacement servent à exhiber la puissance militaire et à faire craindre l'embrasement général. Comme dans une cour de récréation, un grand escogriffe incite un petit agressif à rosser un petit faiblard, afin d’intimider les autres grands, empêchés de réagir vivement par la crainte de déclencher une bagarre générale. Bien entendu, les financiers qui dirigent l'empire anglo-saxon sont plus subtils que les pan-germanistes du XXe siècle (ce n’est pas difficile). Ils ne veulent pas conquérir par les armes, mais maintenir un niveau de danger international tel que les neutres et les pleutres ne veuillent pas s'émanciper. Ainsi, dans chaque pays, la bourgeoisie d'affaire compradore leur cède.
C'est très net en France : le peuple voudrait que la domination anglo-saxonne cesse. La réforme de l'euro, la sortie de l'OTAN, l'émancipation de la tutelle bruxelloise, seraient bien accueillies par les Français. Rétablir une influence française dans le monde est indispensable au maintien de notre liberté ; les Français le savent bien et le souhaitent. Mais cela nécessiterait que les gouvernants français cessent de servir leurs maîtres en veules larbins, comme ils le font depuis quelques années. Or les classes dominantes, représentées politiquement par l'UMPS, veulent rester vassales des Anglo-saxons afin de dominer le peuple, dans l’espoir chimérique de s’intégrer à la surclasse mondiale des riches pillards anglophones, leur unique idéal, le modèle qui les fait rêver. Cette stratégie de la tension sert donc leur intérêt. La presse au service des riches, L'Immonde, Aliénation et le Barbier de Paris, le prouve tous les jours par ses articles.

Au-delà des problèmes locaux du Proche et du Moyen Orient, ces guerres interminables servent à maintenir la domination des puissants, à effrayer les peuples et à les distraire de leurs vrais intérêts, pour les faire taire.

La guerre de Gaza est un épisode d'une lutte des classes à l'échelle mondiale. Ce qui n'ôte évidemment rien à la gravité locale de l'affaire, ni aux souffrances des victimes. Contrairement aux luttes de décolonisation des années cinquante, il n'y a pas de solution politique à court terme. A l'époque, les gouvernants français commirent beaucoup de fautes, qui causèrent de graves souffrances, mais ils cherchèrent bientôt des solutions politiques (en trouver une est plus difficile qu’en chercher, puisqu’il faut s'accorder avec la partie adverse, et que chaque partie est divisée entre partisans des pourparlers et de la force). Rien de tel en ce moment au Proche-Orient : les acteurs prépondérants, les puissances anglo-saxonnes et Israël, ne veulent pas d'un accord et s'arrangent toujours pour faire capoter toutes les négociations. A dessein, ils discréditent leurs interlocuteurs modérés et renforcent l’ascendant de leurs adversaires les plus intransigeants. Soumettre les populations adverses à des lideurs extrémistes, exposer leur propre population au péril, est une tactique décidée froidement afin de faire perdurer la guerre.

Les citoyens israéliens paraissent incapables de peser sur les décisions de la classe politique et militaire qui domine leur pays. Apeurés, et sans doute honteux pour la plupart, ils regardent leur armée massacrer des réfugiés parqués dans un vaste camp de regroupement surpeuplé. Ils savent que ces violences qui les font haïr ne régleront rien, et n’amélioreront même pas leur sécurité. A long terme, les politiciens israéliens risquent de signer la mort de leur pays, ce qui signifie que le monde entier est en danger pour un territoire aride grand comme moins de deux départements français.

Mais les vrais décideurs ne se soucient pas d’un enjeu si mesquin : décidés à côtoyer le gouffre, leurs vraies motivations sont la griserie du pouvoir, le plaisir de duper, la jouissance d’une victoire de plus, fût-elle éphémère, dans la guerre des riches contre les pauvres.

Christian Darlot 15 janvier 2009

"Dans le champ de l’Erreur se moissonne la Mort"

Eschyle


mardi 14 octobre 2008

Un Topo pour comprendre la crise financière et ses origines

Pour sauver le système bancaire et restaurer la confiance des banquiers et des traders, on nous balance depuis quelques semaines des chiffres que le citoyen n'a pas trop l'habitude d'entendre. 1700 milliards d'euros de la part des européens par exemple :
1 700 000 000 000 euros (presque le PIB annuel de la France).
On entend aussi souvent des termes comme :
Capitalisme (financier, rhénan, anglosaxon, etc.), Libéralisme, Néo-libéralisme, Ultra libéralisme, Subprime, Mondialisation néo-libérale, Globalisation, Solvabilité des banques, etc.
Voici un rappel des définitions de ces mots qui sont utiles à la compréhension de l’économie dans le monde contemporain (monde moderne).

Capitalisme : Système économique fondé sur la déclaration de principe : "la propriété privée est un droit naturel" et "la recherche de l’intérêt individuel mène spontanément à l’intérêt collectif" - "la somme des intérêts individuels recherchés par chacun d’entre nous doit nous mener spontanément à l’intérêt collectif".

Capitalisme rhénan : Très confondu en général avec le Kéynésianisme (mais à juste titre je pense). Le capitalisme rhénan (du latin Rhenus, « le Rhin ») désignait au départ le capitalisme germanique né juste après la deuxième guerre mondiale et celui de toute l'Europe occidentale entre les années 50 et la fin des années 70. En gros, c'est un capitalisme assez régulé dans lequel les partenaires sociaux ont leur mot à dire.

Capitalisme anglosaxon : C'est le capitalisme où ce sont les investisseurs institutionnels et les fonds de pension qui ont l'influence déterminante.

Capitalisme financier : Il n'y a pas vraiment de définition exacte du "capitalisme financier". Mais on peut le définir ainsi : système économique fondé sur la déclaration de principe "Tout pour l'actionnaire".

Libéralisme : C'est d’abord une philosophie politique née à la suite du siècle des Lumières, qui assure la primauté de l’individu et déclare tous les individus libres et égaux. Jusque là ça va (je me sens par exemple très libéral !). Mais c'est aussi devenu une doctrine économique que l’on peut résumer ainsi : "rien ne doit entraver le marché, rien ne doit entraver son fonctionnement » et donc le «politique» doit reculer devant l’«économique».

Néo-libéralisme : C'est une sorte de radicalisation du libéralisme qui s'est imposée dans plusieurs pays à partir du début des années 80. Propulsé par Margaret Thatcher et Ronald Reagan, le néo-libéralisme se caractérise notamment par l'ouverture de nouveaux domaines d'activité à la loi du marché (privatisation des services publics), la libre circulation des capitaux (les actions) sur un marché mondial.
Il faut bien comprendre cette notion de "libre circulation des capitaux" parce que c'est là le nœud du problème de la crise financière que nous vivons. La crise dite des "subprime" (voir définition plus loin) a commencée aux Etats-Unis et s'est propagée à toute la planète.

Mondialisation néo-libérale : La mondialisation (ou Globalisation en anglais) concerne l'ensemble des échanges économiques devenus mondiaux et qui satisfont les critères suivants
- Libéralisation du commerce, supprimer les barrières douanières.
- Concurrence libre de toutes les entreprises dans le monde. Au sein de l'Europe, on l'appelle "concurrence libre et non faussée"
- Libéralisation des mouvements de capitaux, c'est à dire la suppression du contrôle du mouvement des capitaux.


Solvabilité des banques : elle traduit l'aptitude de l'entreprise à faire face à ses engagements en cas de liquidation, c'est-à-dire de l''arrêt de l'exploitation et de mise en vente des actifs. Une entreprise peut donc être considérée comme insolvable dès lors que ses capitaux propres sont négatifs : elle doit alors plus qu'elle ne possède.

Subprime : C'est une forme de crédit hypothécaire, apparue aux États-Unis et destinée aux emprunteurs à risque. C'est bien entendu l'origine de la crise financière actuelle qui va sans doute être appelée dans les livres d'histoire "la crise financière de 2009". Pour bien comprendre l'origine de cette crise, lire : Crise financière : petite fable immorale

Pour finir, je reviens encore une fois sur ce blog à la proposition du visionnaire candidat Sarkozy pendant la dernière campagne présidentielle concernant le crédit hypothécaire.


«Je propose que ceux qui ont des rémunérations modestes puissent garantir leur emprunt par la valeur de leur logement.»
Nicolas Sarkozy, un an avant la crise financière actuelle

jeudi 25 septembre 2008

Crise financière : il faut trouver les coupables !

J'en ai trouvé un. Un certain Nicolas Sarkozy (Ce n'est ni une blague ni de l'anti "sarkozysme" primaire).
Il n'est pas le seul bien évidemment... Mais si on essaye de naviguer sur le site de l'UMP, on trouve très facilement les propositions du candidat Sarkozy à la présidence de la république. C'était, je le rappelle, avant Mai 2007. C'est à dire avant le déclenchement de la crise des "subprime" de l'été 2007.
Nicolas Sarkozy avait dit : "Les ménages français sont aujourd’hui les moins endettés d'Europe. Or, une économie qui ne s'endette pas suffisamment, c'est une économie qui ne croit pas en l'avenir, qui doute de ses atouts, qui a peur du lendemain...". Il croyait vraiment au modèle du crédit hypothécaire. Il cautionnait donc le système...
Maintenant il nous dit qu'il faut trouver les coupables. Mais il faut arrêter de prendre les gens pour des imbéciles !
Il dit aussi qu'il faut réformer ou moraliser (je ne sais plus) le capitalisme financier. Mais de qui se moque t-on ?. C'était quoi, concrètement, ses propositions pour moraliser le capitalisme financier ? Ah oui, c'est comme si le mollah Omar disait qu'il est pour les droits des femmes en Afghanistan ou comme si Laure Manaudou disait qu'elle veut se convertir à l'Haltérophilie peut être ?
En tout cas, par rapport au dernier discours de Mr sarkozy à Toulon où il n'arrêtait pas de critiquer le système mondial de la finance, on peut au moins saluer le talent d'Henri Guaino (sa plume, c'est à dire celui qui écrit ses discours) mais il manquait une chorale dans la salle pour faire plus beau je trouve...

mardi 23 septembre 2008

Crise financière : petite fable immorale

Source : Le journal Politis du 27 Mars 2008

Il était une fois, aux États-Unis, pays de cocagne, d’aimables philanthropes accourus au chevet des pauvres (pas trop, mais assez pauvres quand même) pour leur offrir de les aider à acheter une maison. Ces bienfaiteurs prêtaient, presque sans contrepartie, de l’argent à qui en manquait. Les pauvres n’auraient qu’à rembourser tout doucement, à leur main, tout en jouissant sans délai de leurs nouveaux murs et de leur petit bout de jardin, récompense inespérée de toute une vie de labeur. Hélas, tout ça était trop beau pour être vrai. Et le généreux donateur n’était qu’un filou. Se prévalant bientôt de la signature qu’il avait obtenue du candide, il faisait observer que le prêt pour ainsi dire gratuit au début ne l’était plus du tout ensuite. Et que la signature faisait obligation au pauvre de rembourser finalement beaucoup plus qu’on ne lui avait prêté. Et cela dans de telles proportions que le pauvre, bientôt incapable de faire face à sa dette, n’avait d’autre recours que de lui céder sa maison. À lui ou à un autre, car, entre-temps, le filou avait revendu l’acte de propriété à un autre filou qui lui-même s’était empressé de le céder, contre finances, à un troisième.

Mais, quand l’acte de propriété parvint au dernier acquéreur, toute la corporation des filous ayant tenté de revendre des maisons mal acquises au même moment, il ne valait plus rien. Alors, tel est pris qui croyait prendre ? La fable des « subprimes » serait-elle donc morale ? Pas vraiment. Car si le pauvre est encore beaucoup plus pauvre, et n’a plus que ses yeux pour pleurer, le premier filou et le deuxième, eux, se sont grassement enrichis avant de s’égailler dans une nature sauvage. Et le dernier, me direz-vous ? Celui qui a acheté un titre de propriété qui ne vaut plus rien, que devient-il ? Lui aussi a perdu beaucoup d’argent. À la fois beaucoup plus que le pauvre, et beaucoup moins à l’échelle de sa fortune. Mais il appartient à la race des puissants. Et, s’il chute, chacun sait qu’il peut entraîner beaucoup de monde dans son naufrage. Tous ceux, notamment, qui ont besoin de son argent pour inventer, demain, d’autres belles et véridiques histoires comme celle des « subprimes ». Dieu merci, au pays de cocagne, il y a un gouvernement pour lui rendre justice... et son argent. Et que fait le gouvernement pour rendre son argent au dernier des filous ? Il prélève un impôt. Et qui le paye, cet impôt ? Eh bien, c’est le pauvre, bien sûr, lui et tous ses semblables. On exagère ? Pas vraiment, car si notre fable ­ parfaitement immorale ­ s’arrête là, c’est qu’elle est tout juste sur le point d’être rattrapée par la réalité. Il est de plus en plus fortement question que l’État américain cautionne ces prêts immobiliers réduits à néant. Selon un économiste, cité lundi par le Monde, cela devrait coûter « au moins 500 milliards de dollars au contribuable américain ».

Ce qui fait beaucoup de pauvres qui paieront longtemps, très longtemps, pour rembourser une dette qui n’est pas la leur et effacer une turpitude dont ils ne sont pas coupables, et dont certains ont été les premières victimes. Et si cela ne se fait pas, alors c’est tout le « système » qui s’effondrera, affamant des millions de petites gens. Les mêmes, toujours les mêmes. L’histoire est édifiante. Elle n’a qu’un défaut. Dans la réalilté, ces « filous » ne sont pas vraiment des filous. On les a reconnus : ils sont courtiers, et, en bout de chaîne, banquiers. Ils ne font que leur métier. Ils ne commettent aucun délit. C’est le système tout entier qui est « filou ». Cette arnaque n’est pas une arnaque, c’est ce qu’on a coutume d’appeler le « capitalisme financier » ou le « néolibéralisme ». Les gros spéculent, les petits sont spoliés. Normal. C’est la règle d’un système sans règles. Et cette déréglementation planétaire, ce sont des politiques qui l’ont voulue. On pourrait imaginer qu’ils s’en repentent. Surtout quand ils sont ­ comment dit-on ? ­ « de gauche », et se réclament de la défense des pauvres. Mais pas du tout, ils en rajoutent au contraire.

C’est ainsi que le tout récent traité de Lisbonne (celui qui n’a même pas été soumis au suffrage du peuple) confirme le système et l’institutionnalise en Europe. Voyez cet article 56, qui interdit toute entrave à la circulation des capitaux et prive les politiques de tout moyen d’action. En nous associant à la pétition d’économistes européens qui en demandent l’abrogation, nous n’avons certes pas l’illusion d’endiguer comme par magie la crise qui nous menace. Mais nous voulons au moins marquer un coup d’arrêt et commencer à rendre à la politique son pouvoir sur cette finance si imaginative quand il s’agit de capter pour elle toutes les richesses du monde.


"[...] Les ménages français sont aujourd’hui les moins endettés d'Europe. Or, une économie qui ne s'endette pas suffisamment, c'est une économie qui ne croit pas en l'avenir, qui doute de ses atouts, qui a peur du lendemain [...]"
Nicolas Sarkozy

mardi 24 juin 2008

Pourquoi le prix du baril de pétrole augmente ?

Comment le prix se négocie ?
Au NYMEX (New York Mercantile Exchange), qui est le marché new-yorkais du pétrole et des matières premières, on n’achète pas et on ne vend pas de pétrole physique. On achète et on vend des contrats à terme (quelques mois). Ainsi, chaque jour à la bourse de New York, il y a des offreurs et des demandeurs pour acheter des morceaux de papier. Aujourd’hui, les bourses du pétrole négocient environ 200 millions de barils par jour, plus que le double du pétrole réellement produit. Et seulement environ 5 % du pétrole négocié sur le NYMEX se traduit par une livraison physique, parce que les positions sont habituellement fermées avant que les contrats n'expirent.

Vendre du papier pour gagner des fortunes
Ainsi, au NYMEX on n’achète pas le pétrole mais on paie un certain montant pour pouvoir l’acheter à un prix donné et à une date donnée. Entretemps, le prix peut beaucoup augmenter. Aussitôt, le contrat (promesse d’achat à un prix donné), le bout de papier lui-même, prendrait beaucoup de valeur. Au MYMEX, ce sont ces contrats qui s’achètent et se vendent à des prix qui fluctuent selon les rumeurs et on y fait donc surtout de l’argent en vendant du papier.

Comprendre la spéculation
Un seul exemple :
Une seule déclaration de Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne (BCE) le jeudi 5 juin 2008 a fait grimper le prix du baril, en une seule journée à New York, de 129 à 139 dollars . 10 dollars de plus en une seule journée. C'était du jamais vu. Keynes avait appelé cela "le comportement moutonnier" des spéculateurs : tout le monde veut acheter en même temps en suivant des rumeurs sur le marché.

Les spéculateurs représentent environ 71% des échanges sur le NYMEX
Selon une enquête réalisée par des parlementaires américains et dont le Wall Street Journal a obtenu copie, les spéculateurs au NYMEX représentent environ 71% des échanges contre 37% en 2000. Ce sont de grands spéculateurs, des fonds de pensions gigantesques, qui ont pris le contrôle des transactions du marché. Ce sont des gens qui y vont de leurs milliards et qui ne veulent surtout pas perdre d’argent.

Que faire pour sortir de la crise ?
Il faut dire NON au capitalisme financier. Il faut qu'une majorité au sein de la classe politique s'oppose à ses pratiques. Le président Sarkozy avait promis récemment de faire des "propositions" pour "moraliser" le "capitalisme financier". Mais en même temps il veut appliquer le traité constitutionnel pour l'Europe ou Traité de Lisbonne qui offre au capital financier, dont les grands spéculateurs, les conditions de son emprise écrasante sur la société.
Des opérations esc@rgot sur le Web ?
L'idée est la suivante :
Un nombre très important d'internautes se connecte sur le site du NYMEX (et sur d'autres sites) presque en même temps. L'objectif étant de saturer leurs serveurs et le message est tout simplement : on en a marre de vos pratiques.
A suivre, peut être...

Voir aussi
http://monde-moderne.blogspot.com/2007/11/le-prix-du-ptrole-quand-les-spculateurs.html

dimanche 8 juin 2008

Bilderberg 2008 : liste des participants

Article sur le site Internet de la chaîne américaine CNBC sur le meeting de cette année
http://www.cnbc.com/id/24994499/for/cnbc

Et liste des participants (d'après liveleak). La plupart sont des invités : ne font pas partie des décideurs.

BEL “Davignon, Etienne” “Vice Chairman, Suez-Tractebel”

DEU “Ackermann, Josef” “Chairman of the Management Board and the Group Executive Committee, Deutsche Bank AG”

CAN “Adams, John” Associate Deputy Minister of National Defence and Chief of the Communications Security Establishment Canada

USA “Ajami, Fouad” “Director, Middle East Studies Program, The Paul H. Nitze School of Advanced International Studies, The Johns Hopkins University”

USA “Alexander, Keith B.” “Director, National Security Agency”

INT “Almunia, Joaquín ” “Commissioner, European Commission”

GRC “Alogoskoufis, George” Minister of Economy and Finance

USA “Altman, Roger C.” “Chairman, Evercore Partners Inc.”

TUR “Babacan, Ali ” Minister of Foreign Affairs

NLD “Balkenende, Jan Peter” Prime Minister

PRT “Balsemão, Francisco Pinto” “Chairman and CEO, IMPRESA, S.G.P.S. ; Former Prime Minister”

FRA “Baverez, Nicolas” “Partner, Gibson, Dunn & Crutcher LLP”

ITA “Bernabè, Franco” “CEO, Telecom Italia Spa”

USA “Bernanke, Ben S.” “Chairman, Board of Governors, Federal Reserve System”

SWE “Bildt, Carl” Minister of Foreign Affairs

FIN “Blåfield, Antti ” “Senior Editorial Writer, Helsingin Sanomat”

DNK “Bosse, Stine” “CEO, TrygVesta”

CAN “Brodie, Ian ” “Chief of Staff, Prime Minister’s Office”

AUT “Bronner, Oscar” “Publisher and Editor, Der Standard”

FRA “Castries, Henri de ” “Chairman of the Management Board and CEO, AXA”

ESP “Cebrián, Juan Luis” “CEO, PRISA”

CAN “Clark, Edmund” “President and CEO, TD Bank Financial Group”

GBR “Clarke, Kenneth” Member of Parliament

NOR “Clemet, Kristin” “Managing Director, Civita”

USA “Collins, Timothy C.” “Senior Managing Director and CEO, Ripplewood Holdings, LLC”

FRA “Collomb, Bertrand” “Honorary Chairman, Lafarge”

PRT “Costa, António” Mayor of Lisbon

USA “Crocker, Chester A.” James R. Schlesinger Professor of Strategic Studies

USA “Daschle, Thomas A.” Former US Senator and Senate Majority Leader

CAN “Desmarais, Jr., Paul ” “Chairman and co-CEO, Power Corporation of Canada”

GRC “Diamantopoulou, Anna” Member of Parliament

USA “Donilon, Thomas E.” “Partner, O’Melveny & Myers”

ITA “Draghi, Mario” “Governor, Banca d’Italia”

AUT “Ederer, Brigitte” “CEO, Siemens AG Österreich”

CAN “Edwards, N. Murray ” “Vice Chairman, Candian Natural Resources Limited”

DNK “Eldrup, Anders ” “President, DONG A/S”

ITA “Elkann, John” “Vice Chairman, Fiat S.p.A.”

USA “Farah, Martha J.” “Director, Center for Cognitive Neuroscience ; Walter H. Annenberg Professor in the Natural Sciences, University of Pennsylvania”

USA “Feldstein, Martin S.” “President and CEO, National Bureau of Economic Research”

DEU “Fischer, Joschka” Former Minister of Foreign Affairs

USA “Ford, Jr., Harold E.” “Vice Chairman, Merill Lynch & Co., Inc.”

CHE “Forstmoser, Peter” “Professor for Civil, Corporation and Capital Markets Law, University of Zürich”

IRL “Gallagher, Paul ” Attorney General

USA “Geithner, Timothy F. ” “President and CEO, Federal Reserve Bank of New York”

USA “Gigot, Paul ” “Editorial Page Editor, The Wall Street Journal”

IRL “Gleeson, Dermot ” “Chairman, AIB Group”

NLD “Goddijn, Harold” “CEO, TomTom”

TUR “Gögüs, Zeynep ” “Journalist ; Founder, EurActiv.com.tr”

USA “Graham, Donald E.” “Chairman and CEO, The Washington Post Company”

NLD “Halberstadt, Victor” “Professor of Economics, Leiden University ; Former Honorary Secretary General of Bilderberg Meetings”

USA “Holbrooke, Richard C. ” “Vice Chairman, Perseus, LLC”

FIN “Honkapohja, Seppo” “Member of the Board, Bank of Finland”

INT “Hoop Scheffer, Jaap G. de” “Secretary General, NATO”

USA “Hubbard, Allan B.” “Chairman, E & A Industries, Inc.”

BEL “Huyghebaert, Jan” “Chairman of the Board of Directors, KBC Group”

DEU “Ischinger, Wolfgang” Former Ambassador to the UK and US

USA “Jacobs, Kenneth” “Deputy Chairman, Head of Lazard U.S., Lazard Frères & Co. LLC”

USA “Johnson, James A.” “Vice Chairman, Perseus, LLC” (Obama’s man tasked with selecting his running mate)

SWE “Johnstone, Tom ” “President and CEO, AB SKF”

USA “Jordan, Jr., Vernon E.” “Senior Managing Director, Lazard Frères & Co. LLC”

FRA “Jouyet, Jean-Pierre ” Minister of European Affairs

GBR “Kerr, John ” “Member, House of Lords ; Deputy Chairman, Royal Dutch Shell plc.”

USA “Kissinger, Henry A.” “Chairman, Kissinger Associates, Inc.”

DEU “Klaeden, Eckart von” “Foreign Policy Spokesman, CDU/CSU”

USA “Kleinfeld, Klaus” “President and COO, Alcoa”

TUR “Koç, Mustafa ” “Chairman, Koç Holding A.S.”

FRA “Kodmani, Bassma” “Director, Arab Reform Initiative”

USA “Kravis, Henry R.” “Founding Partner, Kohlberg Kravis Roberts & Co.”

USA “Kravis, Marie-Josée” “Senior Fellow, Hudson Institute, Inc.”

INT “Kroes, Neelie ” “Commissioner, European Commission”

POL “Kwasniewski, Aleksander ” Former President

AUT “Leitner, Wolfgang” “CEO, Andritz AG”

ESP “León Gross, Bernardino” “Secretary General, Office of the Prime Minister”

INT “Mandelson, Peter” “Commissioner, European Commission”

FRA “Margerie, Christophe de” “CEO, Total”

CAN “Martin, Roger” “Dean, Joseph L. Rotman School of Management, University of Toronto”

HUN “Martonyi, János” “Professor of International Trade Law ; Partner, Baker & McKenzie ; Former Minister of Foreign Affairs”

USA “Mathews, Jessica T. ” “President, Carnegie Endowment for International Peace”

INT “McCreevy, Charlie ” “Commissioner, European Commission”

USA “McDonough, William J.” “Vice Chairman and Special Advisor to the Chairman, Merrill Lynch & Co., Inc.”

CAN “McKenna, Frank” “Deputy Chair, TD Bank Financial Group”

GBR “McKillop, Tom ” “Chairman, The Royal Bank of Scotland Group”

FRA “Montbrial, Thierry de” “President, French Institute for International Relations”

ITA “Monti, Mario” “President, Universita Commerciale Luigi Bocconi”

USA “Mundie, Craig J. ” “Chief Research and Strategy Officer, Microsoft Corporation”

NOR “Myklebust, Egil” “Former Chairman of the Board of Directors SAS, Norsk Hydro ASA”

DEU “Nass, Matthias” “Deputy Editor, Die Zeit”

NLD “Netherlands, H.M. the Queen of the”

FRA “Ockrent, Christine” “CEO, French television and radio world service”

FIN “Ollila, Jorma” “Chairman, Royal Dutch Shell plc”

SWE “Olofsson, Maud ” Minister of Enterprise and Energy ; Deputy Prime Minister

NLD “Orange, H.R.H. the Prince of”

GBR “Osborne, George” Shadow Chancellor of the Exchequer

TUR “Öztrak, Faik” Member of Parliament

ITA “Padoa-Schioppa, Tommaso ” Former Minister of Finance ; President of Notre Europe

GRC “Papahelas, Alexis” “Journalist, Kathimerini”

GRC “Papalexopoulos, Dimitris” “CEO, Titan Cement Co. S.A.”

USA “Paulson, Jr., Henry M.” Secretary of the Treasury

USA “Pearl, Frank H.” “Chairman and CEO, Perseus, LLC”

USA “Perle, Richard N.” “Resident Fellow, American Enterprise Institute for Public Policy Research”

FRA “Pérol, François” Deputy General Secretary in charge of Economic Affairs

DEU “Perthes, Volker” “Director, Stiftung Wissenschaft und Politik”

BEL “Philippe, H.R.H. Prince”

CAN “Prichard, J. Robert S.” “President and CEO, Torstar Corporation”

CAN “Reisman, Heather M.” “Chair and CEO, Indigo Books & Music Inc.”

USA “Rice, Condoleezza” Secretary of State

PRT “Rio, Rui ” Mayor of Porto

USA “Rockefeller, David ” “Former Chairman, Chase Manhattan Bank”

ESP “Rodriguez Inciarte, Matias” “Executive Vice Chairman, Grupo Santander”

USA “Rose, Charlie” “Producer, Rose Communications”

DNK “Rose, Flemming” “Editor, Jyllands Posten”

USA “Ross, Dennis B.” “Counselor and Ziegler Distinguished Fellow, The Washington Institute for Near East Policy”

USA “Rubin, Barnett R.” “Director of Studies and Senior Fellow, Center for International Cooperation, New York University”

TUR “Sahenk, Ferit ” “Chairman, Dogus Holding A.S.”

USA “Sanford, Mark” Governor of South Carolina

USA “Schmidt, Eric” “Chairman of the Executive Committee and CEO, Google”

AUT “Scholten, Rudolf ” “Member of the Board of Executive Directors, Oesterreichische Kontrollbank AG”

DNK “Schur, Fritz H. ” Fritz Schur Gruppen

CZE “Schwarzenberg, Karel ” Minister of Foreign Affairs

USA “Sebelius, Kathleen” Governor of Kansas

USA “Shultz, George P.” “Thomas W. and Susan B. Ford Distinguished Fellow, Hoover Institution, Stanford University”

ESP “Spain, H.M. the Queen of”

CHE “Spillmann, Markus” “Editor-in-Chief and Head Managing Board, Neue Zürcher Zeitung AG”

USA “Summers, Lawrence H.” “Charles W. Eliot Professor, Harvard University”

GBR “Taylor, J. Martin” “Chairman, Syngenta International AG”

USA “Thiel, Peter A.” “President, Clarium Capital Management, LLC”

NLD “Timmermans, Frans ” Minister of European Affairs

RUS “Trenin, Dmitri V.” “Deputy Director and Senior Associate, Carnegie Moscow Center”

INT “Trichet, Jean-Claude” “President, European Central Bank”

USA “Vakil, Sanam” “Assistant Professor of Middle East Studies, The Paul H. Nitze School of Advanced International Studies, Johns Hopkins University”

FRA “Valls, Manuel ” Member of Parliament

GRC “Varvitsiotis, Thomas” “Co-Founder and President, V + O Communication”

CHE “Vasella, Daniel L.” “Chairman and CEO, Novartis AG”

FIN “Väyrynen, Raimo” “Director, The Finnish Institute of International Affairs”

FRA “Védrine, Hubert” Hubert Védrine Conseil

NOR “Vollebaek, Knut” “High Commissioner on National Minorities, OSCE”

SWE “Wallenberg, Jacob” “Chairman, Investor AB”

USA “Weber, J. Vin” “CEO, Clark & Weinstock”

USA “Wolfensohn, James D. ” “Chairman, Wolfensohn & Company, LLC”

USA “Wolfowitz, Paul ” “Visiting Scholar, American Enterprise Institute for Public Policy Research”

INT “Zoellick, Robert B. ” “President, The World Bank Group”


mardi 27 mai 2008

Bilderberg 2008

Le groupe Bilderberg
Si l'on en croit le deuxième journal néerlandais "AD", l'élite de la planète va se réunir cette année entre le 05 et le 08 juin 2008 à Chantilly près de Washington. Le journal nous apprend que le premier ministre néerlandais ainsi que son ministre des affaires étrangères sont appelés à assister à la conférence annuelle des Bilderberg où de grandes décisions politico-économiques à l'échelle de la planète sont discutées entre "grands" dirigeants du monde dans le PLUS GRAND SECRET.
L'ambassade des Pays-bas aux Etats-unis avait publié, le 16 Mai dernier, sur son site Internet l'annonce de la visite du premier ministre néerlandais à Washington en signalant sa participation au meeting de Bilderberg (voir snapshot ci-dessous)

Quelques jours plus tard, la phrase faisant allusion au groupe Bilderberg a été supprimée.

Le groupe Bilderberg et son influence : conspiration, théorie du complot ???
Lorsque les présidents des banques centrales, des PDG des grandes firmes transnationales ainsi que des "grandes" personnalités politiques se réunissent dans le secret, je pense que ce n'est pas pour se raconter des blagues. Ce sont les grandes décisions politiques et économiques à l'échelle de la planète qui sont discutées. Ni plus ni moins...

Pour Patrick Devedjian (secrétaire général de l'UMP), ceci est de la pure conspiration. Il reconnait au moins l'existence de groupes comme Bilderberg ou la Trilatérale (voir vidéo ci-dessous) : "moins de 10% des Français connaissent l'existence du groupe Bilderberg" C'est peut être vrai. Il avoue sa dernière participation à la conférence de la Trilatérale (dont plusieurs membres font aussi partie du groupe Bilderberg) au Canada tout en ajoutant que se sont des "conférences dans lesquelles on parle des grands problèmes du monde, des problèmes monétaire, etc." et, pour lui, ce n'est pas du tout choquant le fait que ces réunions se tiennent dans le plus grand secret sans conférence de presse comme c'est habituellement le cas à la fin du sommet de Davos ou du G8 par exemple.





Pour Yves Calvi et Jean-François Khan, Bilderberg : JAMAIS ENTENDU PARLE !
Les deux journalistes affirment, dans l'émission C dans l'air de France 5 (voir vidéo ci-dessous), n'avoir jamais entendu parlé du groupe Bilderberg. Le premier est journaliste depuis 20 ans et le deuxième depuis plus de 50 ans. C'était dans les années 50 où Mr Khan est devenu journaliste et paradoxalement c'était dans la même période où s'est tenue la première réunion du groupe (en 1954) !!
50 ans d'ignorance ou plutôt de la malhonnêteté intellectuelle ?




J'invite Jean-François Khan, Yves Calvi et les autres à lire la réponse de Romano Prodi justifiant (au nom de la commission européenne) la participation de quelques membres de la commission aux réunions annuelles du groupe C'EST DANS LE SITE INTERNET DU PARLEMENT EUROPEEN

Réunion de 2003 à Versailles et liste des participants:
http://monde-moderne.blogspot.com/2007/03/les-bilderbergers-ceux-qui-gouvernent.html

Réunion de 2007 en Turquie et liste des participants:
http://monde-moderne.blogspot.com/2007_05_01_archive.html

"Pour être libre, il faut être informé"
Voltaire

lundi 14 avril 2008

Quand la flambée des prix alimentaires produit des émeutes de la faim

Les émeutes de la faim
Et oui ça commence à occuper une place dans les médias. On commence (dans les pays riches) à parler des gens des pays pauvres qui sortent dans la rue parce qu'ils ont faim ou/et parce qu'ils protestent contre la flambée des prix alimentaires :
40 morts au Cameroun. Deux morts à Abidjan. Un mort en Egypte. Des blessés et des centaines d’arrestations au Burkina Faso et au Sénégal. 44 blessés par balle à Haïti. Des manifestations à Mexico, au Yémen et à Sefrou au Maroc, etc. etc.


Les causes de cette flambée des prix sont multiples, parmi lesquelles :

- La spéculation à la bourse de Chicago : pour absorber leurs pertes liées à la crise immobilière américaine (crise des subprimes), les traders se reportent maintenant sur les matières premières agricoles. Après quelques émeutes, l'Égypte a annoncé le jeudi 27 Mars 2008, l'arrêt temporaire de ses exportations du riz. Le vendredi 28 Mars 2008, le prix du riz dans la bourse de Chicago a augmenté de 30%.
Voici les chiffres de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) concernant la hausse des prix alimentaires (entre Mars 2007 et Mars 2008) :


- L'industrialisation des agro carburants : le bio-éthanol et le bio-diesel. C'est à dire qu'on préfère bruler du Maïs ou du blé pour remplir le réservoir de sa voiture pendant que des gens crèvent de faim. Comme il le dit bien Jean Ziegler (rapporteur spécial des nations unis pour le droit à l'alimentation), c'est un véritable crime contre l'humanité.

et
- Les plans d'ajustement structurels du FMI et de la Banque Mondiale :
En échange des prêts accordés aux pays en voix de développement, le FMI et la Banque Mondiale obligent ces pays à respecter leur politique de "récupération des couts". C'est à dire libéraliser des secteurs comme l'agriculture (entre autres) pour permettre à des investisseurs étrangers de venir s'y installer et obliger ces pays à orienter leurs production de matières premières d'exportation. Pour les experts de ces deux institutions, les pays tropicaux, semi-tropicaux ou semi-arides n'ont pas intérêt à cultiver du riz (par exemple). Pour ces experts, le riz doit être cultivé en Thaïlande ou en Viêtnam (avantages naturels).
Le petit documentaire de la BBC (Quand le FMI fabrique la misère) ci-dessous montre l'exemple du Ghana qui, à cause des suppressions des subventions locales imposées par le FMI et la Banque Mondiale, dépense maintenant 100 millions de dollars par an pour importer du riz des états-unis.

Suppressions des subventions locales aux paysans, libre échange, spéculation sur les matières premières. Il est temps que ça s'arrête.



Le FMI et la Banque Mondiale : la sélection naturelle passe par la survie du plus fort (darwinisme économique)

dimanche 6 avril 2008

Pourquoi le gouvernement veut "réformer" le système des retraites ?

Des Réformes...
Sur les retraites comme sur bien d’autres sujets socio-économiques, le gouvernement s'est "engagé" à appliquer des réformes. Dans le domaine économique, une "bonne" réforme est censée avoir comme objectifs la diminution du taux de chômage, l'accroissement du revenu par tête et le PIB par habitant, la réduction des inégalités de revenu, la réduction de la dette publique, etc. Ce qu'on constate depuis des dizaines d'années (surtout lorsque c'est la droite qui est au pouvoir) est que le mot réforme prend un autre sens. Au-delà de quelques petites mesurettes, un gouvernement de droite ne fait rien pour défendre les intérêts des plus démunis, pour rééquilibrer le marché de l’emploi et donc rééquilibrer le partage de la richesse nationale.

"Sauver" le système des retraites, disent-ils
L'époque donc où le mot réforme était synonyme de progrès social est révolue. Quand François Fillon dit qu’il veut sauver le système des retraites en allongeant la durée de cotisation des salariés, il est (c'est vrai) tout a fait cohérent dans son discours. C'est en effet une des solutions possibles mais ce n'est pas la seule. C'est surtout la solution qui est la moins favorable aux salariés. Même le Conseil d'Orientation des Retraites (COR) montre dans ses rapport officiels qu'il y a plusieurs scénarios possibles et un de ces scénarios consiste à faire fonctionner le système des retraites actuel en augmentant les cotisations.
Oui il faut que les cotisations patronales augmentent, c’est le capital qui doit mettre la main à la poche et pas toujours les salariés.
Rappelons que la part des salaires dans la valeur ajoutée a chuté de 10 points entre 1980 et 2000. C'est à dire que 10% du gâteau sont passés sous le nez des salariés et évidemment ce qui a été perdu par les uns a été gagné par les autres (ça représente à peu près 200 milliards d'euros en 20 ans : 11% du PIB annuel).


Financer les retraites des "inactifs" par des "actifs" qui diminuent en nombre ?
Il y a trois arguments qui sont toujours répétés par le gouvernement pour défendre sa "réforme" : l'espérence de vie qui augmente, le ralentissement de la fécondité et le phénomène du baby-boom (l'augmentation importante du taux de natalité juste après la fin de la Seconde Guerre mondiale) qui se transforme en papy-boom.
Ces arguments sont incontestables. D'après l'INSEE, en 2050, il n’y aurait plus que 1,4 "actif" pour un "inactif" de plus de 60 ans, contre 2,2 en 2005. Mais deux questions peuvent être posées :

1- Combien va produire un salarié en 2050 par rapport à celui de 2005 ? Autrement dit, comment évolue la productivité des "actifs" hier et aujourd'hui et comment est-elle supposée évoluer demain ?
2- Comment va évoluer la part des salaires dans la valeur ajoutée, entre maintenant et 2050 ?

Problème du financement en 2050 ?
Non, voici une petite démonstration :

Reprenons les chiffres de l'INSEE :
En 2005 : 2,2 "actifs" pour 1 "inactif" (de plus de 60 ans)
En 2050 : 1,4 "actifs" pour 1 "inactif" (de plus de 60 ans)
=> une baisse d'actifs de 36,36%, sur 45 ans
=> 0,8% d'actifs de moins par an (en moyenne)

Concernant la productivité des "actifs", la France est classée parmi les premières au monde (le gouvernement omet souvent cette réalité). Depuis un siècle, la productivité des "actifs" en France augmente chaque année d'au moins 1,5% (voir figure ci-dessous), source site banque de France.


En 2003, le premier ministre de l'époque avait affirmé qu’en « 1960 il y avait 4 actifs pour 1 retraité ; en 2000, il n'y en a que 2». C’est exact mais : à eux seuls, les deux actifs de 2000 produisaient 1,5 fois plus que les quatre de 1960 ! Et il n'y a pas de raison (vu la courbe de la figure précédente) pour que les 1,4 de 2050 ne produisent pas plus que les 2,2 de 2005.

Il est où le problème alors ?
Malgré la diminution des "actifs" par rapport aux "inactifs", le système actuel dit par répartition peut fonctionner puisque la productivité des "actifs" augmente tout les ans. Mais si les cotisations patronales baissent voire disparaissent (c'est ce que revendique le patronat), si les salaires n'augmentent pas, si le chômage réel (et pas les chiffres biaisés du ministère de l'emploi) ne diminue pas, alors là il y aura un problème effectivement.

Passer du système par répartition à un système par capitalisation
En gros, le gouvernement veut appliquer les recommandations libérales de la banque mondiale : passer de la répartition à la capitalisation, c’est-à-dire aux fonds de pension où chacun a sa retraite placée en Bourse. C'est à dire les gens seront obligés de cotiser 41, 42 voire 45 ans (et pourquoi pas plus) pour garder 75% de leurs salaires ou alors ils seront libres de partir à 60 ans s'ils avaient mis de l'argent dans des fonds de pension. Mais ils sont libres jusqu’au point où ils peuvent le faire.
M. Fillon ne prépare pas, tout simplement, des retraités pauvres ?
Rappelons aussi que Guillaume Sarkozy (le frère ainé du président) est à la tête d'un groupe de retraites complémentaires.

Croire encore en Sarkozy, Fillon et leurs amis = monter un peu plus haut dans l'échelle des illusions


mardi 4 mars 2008

dérives anti-démocratiques

Le suffrage universel et les référendums populaires gênent certains dirigeants politiques. Plusieurs exemples peuvent être cités :

Vous avez voté "non". Ce n'est pas grave : le parlement re-vote "oui" pour vous !
55% des électeurs Français ont voté contre le projet de constitution européenne en 2005 (et pas contre l'europe !). Ce n'est pas grave, on fait revoter le même texte par le parlement (88% pour le "oui"). Et en même temps, on explique aux Français que ce n'est plus une constitution mais un "mini traité", un "traité simplifié" ou finalement le "traité de Lisbonne".
Et tout ceci "pour des raisons de consommation politique" comme le dit judicieusement Alain Minc (le conseiller officieux du président Sarkozy) dans un entretien accordé à EuroNews.

Quand la Constitution gêne le président de la république

En vertu de l'article 5 de la Constitution Française, le président de la république en est le gardien :
« Le Président de la République veille au respect de la Constitution ... »
Pour pouvoir appliquer (dès maintenant) sa loi sur la rétention de sureté, le président de la république a demandé au plus haut magistrat de France de lui donner un conseil sur le moyen de violer la Constitution.
Lire l'analyse de Dominique Rousseau dans Politis du 28 Février 2008.

Des machines à voter = des machines à frauder ?
La modernité c'est le progrès ? Pas toujours !
Sous prétexte de gagner quelques heures lors du dépouillement, on jette le doute sur ce qu'il y a de plus important dans une démocratie: le résultat des élections.
La transparence de l’urne, la présence d’assesseurs dans le bureau de vote et la participation des électeurs au dépouillement, qui sont les meilleures garanties de la sincérité d’un scrutin, vont disparaitre pour à peu près 1,5 millions d'électeurs Français qui vont utiliser des machines électroniques pour choisir leurs élus et maires.
Sur ces 1,5 millions de citoyens, une grande partie se trouve dans des villes dirigées par la droite dans seulement deux départements : les Hauts de seine (
dont le Président du Conseil général est M. Devedjian, le monsieur "salope"très proche de Sarkozy) et les Alpes Maritimes (dont le Président du Conseil général est M. Estrosi, le monsieur Falcon très proche de Sarkozy).

Voici une démonstration des fraudes sur les machines à voter (voir vidéo ci-dessous)

=> Aux Pays-Bas, les machines à voter ont été suspendues en octobre 2007 à la suite d’un rapport suggérant que seul le vote papier répondait aux exigences imposées par le ministère de l’Intérieur. Et en France, laisserons-nous les maires de droite généraliser ces machines et préparer les scrutins de 2012, 2017, etc ??

Une autre vidéo "très drôle" : ça va rappeler des souvenirs pour beaucoup de gens.



Et oui, le seul espoir c'est le rappel de l'histoire => Ne pas voter pour certains maires pour ne pas "floridifier" la France de 2012

Pour plus d'informations sur les machines à voter, il faut visiter le site des "Citoyens et informaticiens pour un vote vérifié par l'électeur" : http://www.ordinateurs-de-vote.org/