lundi 29 octobre 2007

Un président qui travaille plus pour gagner plus !

Une note interne de l'Elysée, publiée vendredi dernier dans l'hebdomadaire Profession Politique, recommande l'augmentation du salaire du président de la république de 140%, c'est à dire, de 101 488 à 240 000 euros / an. Le salaire du président serait égal à celui du premier ministre.
Et selon cette note (signée par Emmanuelle Mignon, directrice du cabinet du président), le budget de l'Elysée accordé par le parlement doit tripler en 2008.

Budget de l'Elysée
Actuellement, selon le député socialiste René Dosière, le budget total de l'Elysée est estimé à 90 millions d'euros. Il est financé de deux manières : une dotation globale votée par le Parlement et des financements en provenance de douze ministères. Jusqu'à ces dernières années, le vote de la dotation (32 millions d'euros) s'effectuait sans débat. La note de Mme Mignon préconise que cette somme soit triplée en 2008.

Vote au Sénat
Il parait que nos élus n'ont pas le temps pour voter cette modification. Voici ce qu'on peut lire dans l'hebdomadaire -Profession Politique- "Faute de temps, l’Assemblée nationale ne pourra pas intégrer les modifications concernant le budget de l’Élysée. C’est donc le Sénat, en deuxième lecture, qui devrait accorder l’augmentation de la dotation souhaitée par la présidence."

Quelques repères, c'est mignon !
  • Selon René Dosière : Chaque année, le budget de l'Elysée est doublé en cours d'année, sans discussion ni justifications officielles. Il doit tripler en 2008.
  • Dépenses annuelles de l'Elysée : 963 salariés. 6,9 millions € de primes discrétionnaires à ses collaborateurs
  • Avantages :
  1. Voiture de fonction et chauffeur.
  2. Logement de fonction au palais de l'Elysée.
  3. Transports aériens assurrés par 2 airbus A 319 CJ,
  4. 2 Falcon 900, 4 Falcon 50 (accessibles aux ministres également).
  5. Résidences secondaires (Marigny, Rambouillet, Souzy-la-Briche, fort de Brégançon…).
  6. Cuisine gastronomique avec son chef, Bernard Vaussion.
  • « à force d'augmenter le Smic plus rapidement que les autres salaires, on a provoqué la smicardisation de la société française ». Citation de Nicolas Sarkozy qui a refusé récemment d'augmenter le SMIC.
  • Le dernier président français à avoir "augmenté" son salaire était le général de Gaulle, selon Europe1. "Toutefois, il payait les dépenses courantes, électricité, taxe d'habitation, costumes... Contrairement à ses successeurs pour lesquels ‘salaire’ était égal à ‘argent de poche’'', précise la radio.

"L'idéal c'est quand on peut mourir pour ses idées. La politique c'est quand on peut en vivre !"
Charles Peguy

jeudi 25 octobre 2007

Rachida Dati aurait menti sur ses diplômes


D'après le journal l'Express, Rachida Dati (ministre de la JUSTICE) a menti sur ses diplômes en voulant intégrer l'Ecole Normale de la Magistrature. Une enquête du journal montre qu'au début des années 90, du fait de son âge (30 ans), Mme Dati ne pouvait pas emprunter la voie du concours d'entrée à l'Ecole nationale de la magistrature. Il lui fallait par conséquent miser sur une «procédure d'intégration sur titres». Son dossier est instruit par la hiérarchie judiciaire. Il faisait état de deux maîtrises, de cours suivis à l'ISA (Institut Supérieur des Affaires). Et -curieusement- de l'obtention d'un «MBA européen du groupe HEC-ISA». Or, selon la grande école, elle n'a jamais obtenu le diplôme...
Avait-elle la volonté d'aller vite, trop vite?

Voici le dossier publié aujourd'hui dans l'Express sur le parcours de Mme Dati :
http://www.lexpress.fr/info/france/dossier/dati/dossier.asp?ida=460760&p=6

mercredi 24 octobre 2007

Le nouveau Traité européen : de la démocratie dans le monde moderne

Le 29 Mai 2005, une majorité des Français ont voté contre le "traité établissant une constitution pour l'Europe". A part les électeurs de l'extrême droite, ceux de gauche ne sont pas en principe contre un traité ou une constitution pour l'Europe. Ces gens là ont voté contre le fait d'officialiser dans une constitution la doctrine libérale européenne de ces trente dernières années.
En Décembre 2007, les parlementaires, qui sont censés les représenter, vont voter pour le "nouveau traité européen" ou "traité européen simplifié" ou encore "traité modificatif".

En quoi est-il simplifié ce nouveau traité ?
Le but ici n'est pas de rentrer dans les détails pour savoir les points qui sont supprimés et ceux qui sont ajoutés par rapport au traité de 2005. Ce serait trop long pour moi de faire cela. Je donnerai quelques liens à la fin du texte et le lecteur pourra bien sûr se renseigner lui même sur internet.
Je m'arrêterai par contre sur quelques citations de quelques dirigeants européens concernant le nouveau traité (http://www.agoravox.fr) :

Allemagne
"La substance de la Constitution est maintenue. C’est un fait."
Angela Merkel, chancelière d’Allemagne, The Daily Telegraph, 29 juin 2007

Espagne
"Nous n’avons pas abandonné un seul point essentiel de la Constitution... C’est sans aucun doute bien plus qu’un traité. C’est un projet de caractère fondateur, un traité pour une nouvelle Europe."
Jose Luis Zapatero, Premier ministre du Royaume d’Espagne, discours du 27 juin 2007

Irlande
"90% [de la Constitution] sont toujours là... ces changements n’ont apporté aucune modification spectaculaire à l’accord de 2004."
Bertie Ahern, Premier ministre de la République d’Irlande, Irish Independent, 24 juin 2007

République tchèque
"Seuls des changements cosmétiques ont été opérés et le document de base reste le même."Vaclav Klaus, président de la République tchèque, The Guardian, 13 juin 2007)

France

"Toute la Constitution est là ! Il n’y manque rien !"Jean-Louis Bourlanges, ancien membre de la Convention sur l’Avenir de l’Europe, député européen (UDF), France Culture, 24 juin 2007

Autriche
"Le traité pour une Constitution a été conservé en substance." Site du gouvernement de la République d’Autriche, 25 juin 2007

Lituanie

"La Lituanie a rempli 100% des objectifs qu’elle s’était fixés avant la réunion, y compris celui essentiel du maintien de la substance du Traité constitutionnel." Bureau du président de la République de Lituanie, communiqué de presse


Référendum ou parlement ?

Le vote va se faire par voix parlementaire. Les arguments (en France en tout cas) qui justifient cela sont plusieurs. Parmi lesquels :

Ce n'est plus une constitution mais un traité

C'est faux. Et même si c'était vrai, il y avait bien un référendum pour le traité de Maastricht en 1992. On voit bien la rhétorique de nos dirigeants.

C'était déjà dans le programme de campagne du président Sarkozy
C'est faux. Sarkozy disait qu'on allait garder que les points sur lesquels tout le monde était d'accord (un mini traité). En plus, le projet final du "nouveau traité" a été publié le 20 Octobre dernier (six mois après l'élection de Sarkozy).

La majorité des Français sont des "Citoyens lambda", c'est trop compliqué pour eux
C'est quelque chose qu'on dit en "off". Je l'ai entendu. C'est sûr que les technocrates de la commission européenne détestent les référendums populaires. Il y a même des branches de l'aristocratie Française qui veulent rétablir la monarchie.

La voix parlementaire pour ratifié un traité européen, y a pas mieux !

Voici un texte que j'avais écris en 2005 :
C'est dans http://najib.gadi.neuf.fr/TCE/


Une semaine après le vote Français, les pays qui avaient choisi la voix parlementaire, ont dit tous "oui" à ce traité. Alors là je me suis amusé à aller sur internet pour chercher les scores. Attention, c'est parti :
- Lituanie (le 11 novembre 2004) : 84 parlementaire pour; 4 contre; 3 abstentions mais surtout 50 parlementaires n'ont pas trouvé de raisons suffisantes pour être présents au moment du vote ! (92% pour le "oui")
- Hongrie (le 20 décembre 2004) : 322 parlementaires pour; 12 contre; 8 abstentions (94% pour le "oui")
- Slovénie (le 1er février 2005) : 79 parlementaires pour; 4 contre; 7 abstentions (88% pour le "oui")
- Italie (le 06 avril 2005) : 436 parlementaires pour; 28 contre; 5 abstentions et 217 sénateurs pour contre 16 (presque 94% pour le "oui")
- Slovaquie (le 11 mai 2005) : 116 parlementaires pour; 27 contre; 4 abstentions (79% pour le "oui")
- Grèce (le 19 avril 2005) : 268 parlementaires pour; 17 contre (90% pour le "oui")
- Autriche (le 25 mai 2005) : 182 parlementaires pour; 1 contre (99,45% pour le "oui")
- Allemagne (le 12 mai 2005) : 569 parlementaires pour; 23 contre; 2 abstentions (95% pour le "oui")
- Lettonie (le 02 juin 2005) : 71 parlementaires pour; 5 contre; 6 abstentions (86% pour le "oui")

- Espagne (le 20 Février 2005) : par référendum mais seulement 42% des électeurs ont voté, (76% pour le "oui")
- France (le 29 Mai 2005) : par
référendum, 69% des électeurs ont voté (55% pour le "non")
- Pays Bas (le 01 Juin 2005) :
par référendum, 63% des électeurs ont voté (61% pour le "non")

Quelques liens

http://www.traite-simplifie.org/
http://dsedh.free.fr/transcriptions/Cassen179.htm

Il ne faut pas subir la réalité, il faut la changer. Il ne faut pas oublier le passé, il faut l’écouter. Et il ne faut pas accepter l’avenir, il faut l’imaginer



mardi 16 octobre 2007

Le lavage de cerveaux en liberté

Je viens de lire un article très intéressant dans le Monde Diplomatique du mois d'aout dernier. L'intellectuel américain Noam Chomsky accorde un entretien au journaliste de France Inter Daniel Mermet. Beaucoup de leçons à retenir !

http://www.monde-diplomatique.fr/2007/08/CHOMSKY/14992

jeudi 11 octobre 2007

Le Sarkozysme : une des étapes extrêmes du Fordisme ?

LE FORDISME

Il y a presque un siècle Henri Ford fondateur de l'entreprise qui porte son nom, inventa ce qui s'est jadis appelé le "fordisme". C'est un mode d'organisation de l'entreprise qui avait été théorisée par le président américain Roosevelt avec le "New Deal" après la crise financière de 1929 et qui avait pour but d'accroître la productivité au sein de l'entreprise. Pour atteindre ses objectifs, Ford proposa un nouveau mode de travail pour ses ouvriers en mettant en place notamment le travail à la chaîne et une certaine militarisation de l'entreprise. En contrepartie, il augmenta leurs salaires (5 dollars/jour contre de 2 à 3 dollars auparavant). Mais en réalité le "deal" de Ford était le suivant : s'il augmentait le salaire de ses ouvriers, ces derniers pouvaient acheter ses voitures, et s’ils achetaient ses voitures, il aurait une augmentation du marché des voitures et donc il pourrait baisser les prix et ses ouvriers pourraient acheter encore plus de voitures.
Je pense que ce cercle vicieux est encore d'actualité aujourd'hui. Il s'est "dégradé en fait. On n'a qu'à voir ce que proposent les constructeurs automobiles français à leurs salariés. PSA, par exemple, leurs propose de changer leurs voitures deux fois par an à des prix intéressants. Si on compte les filiales, le nombre de ses salariés est d'à peu près 200 000 => jusqu'à 400 000 voitures vendues par an juste pour les collaborateurs (Dans le monde PSA a vendu 1,96 millions de voitures en 2006).
http://www.developpement-durable.psa.fr/social/emploi/indicateurs.htm

En contrepartie, et c'est là le problème, les nouvelles organisations, très strictes, au sein de l'entreprise ont poussé certains salariés de PSA jusqu'au suicide. Voici ce qu'on peut lire dans :
http://www.lefigaro.fr/economie/20070716.WWW000000535_nouveau_suicide_chez_psa.html
"un salarié de l'usine PSA de Charleville-Mézières s'était donné la mort à l'extérieur, mais en invoquant ses conditions de travail dans une lettre d'adieu."

LE SARKOZYSME

Le sarkozysme c'est autre chose. Contrairement à Ford, Sarkozy (en un bon ultra-libéral) veut favoriser ouvertement et directement les plus aisés de la société. Et ceci a pour but, d'après ce qu'il dit, de stimuler la croissance et donc la création des emplois.
Il le dit clairement : avec le bouclier fiscal, la suppression des cotisations "charges" sociales des entreprises sur les heures supplémentaires, on va aider ses entreprises à se développer, à être plus compétitives, etc. Ceci est pour le pouvoir d'achat des Français si on croit Mr Sarkozy.
Un seul exemple :
L’Observatoire des inégalités a publié récemment les estimations de l’Assemblée nationale concernant le bouclier fiscal : les 1 000 Français les plus aisés dont la fortune est supérieure à 15,5 millions d’euros profiteront d’une baisse d’impôt de 270 000 euros chacun.
Voici le rapport

En écrivant ces mots, je pensais à la phrase idiote du président américain G. W. Bush : « seule la croissance des pays riches assurera le développement des pays pauvres ». C’était dans un entretien au « Monde ».
Voici l'article