mardi 26 février 2008

Comprendre et faire face à la mondialisation néolibérale

Est ce que la mondialisation est un aboutissement naturel et inéluctable de l'évolution de l'économie ?
La réponse est non. C'est le résultat de décisions politiques et de choix idéologiques pour satisfaire une catégorie très minoritaire des gens (les élites dans le sens fortuné du terme).
A la fin des années 70, des décisions politiques pour libéraliser l'économie (Keynésienne auparavant dans tout le monde occidental) commencèrent à se multiplier. C'est lors des réunions du G7 (les 7 pays les plus puissants économiquement), que des choix ont été pris pour instaurer une "libre" concurrence pour le commerce international, pour libéraliser les mouvements des capitaux et pour une financiarisation de l'économie en général : Le modèle néolibéral de l'économie a connu le jour.

28 ans plus tard
Maintenant nous sommes dans un modèle économique où la concurrence est à son apogée. En profitant de cette concurrence, les grands patrons des entreprises européennes veulent avoir des salaires comparables à ceux de leurs homologues américains tandis que les ouvriers européens voient leurs salaires s'aligner sur ceux de leurs homologues chinois. En même temps, on parle presque tous les jours de "restructurations des entreprises pour s'adapter au monde moderne" et aux "aux grands défis de la mondialisation". Une restructuration c'est, par exemple, ce que vient d'annoncer Lakshmi Mittal (le PDG du groupe Arcelor-Mittal, numéro un mondial de la sidérurgie) en voulant supprimer 595 emplois dans le site de Gandrange en Moselle. Le groupe Arcelor-Mittal compte 320 000 employés dans le monde et est présent dans 60 pays. Une restructuration signifie pour lui le déplacement d'une partie de sa production vers des pays où les ouvriers sont payés moins de 100 euros par mois (voir ci-dessous). Le but étant d'augmenter ses profits et ses dividendes.

Nos politiques dans tout cela

Restons sur le cas d'Arcelor-Mittal. Après l'annonce fin Janvier dernier de la suppressions des 595 emplois en Moselle, Le PDG du groupe a été reçu par le président Sarkozy à l'Elysée. Après son entretien avec le chef de l'Etat, Mr Mittal promet de « se donner un temps [jusqu'en Avril] de réflexion supplémentaire » pour analyser les propositions syndicales. Jusqu'en Avril, c'est à dire juste après les municipales !
Attendant donc Avril pour bien comprendre ce qui s'est passé lors de la rencontre de Mr Mittal avec le président qui a déclaré récemment «J'aime les usines, c'est mon truc

Où vont ces emplois ?

Les suppressions d'emploi et les fermetures d'usines ne cessent d'augmenter, en Europe mais aussi dans des pays qui étaient (il y a encore quelques années) très bons marché pour les multinationales. Le Maroc et la Tunisie, dans le domaine du textile, constituent un bon exemple. Le SMIC au Maroc est de 180 euros / mois pour 44 heures travaillées par semaine. En Tunisie, il est de l'ordre de 140 euros pour une base de 48 heures de travail par semaine. En Chine, le Revenu moyen d'un ouvrier est de 76 euros par mois pour une durée de travail hebdomadaire qui, en général, dépasse les 70 heures par semaine.
Le résultat fait qu'une bonne partie des grandes entreprises, après avoir quitté l'Europe et les Etats-Unis pour le Maroc et la Tunisie, se dirigent maintenant vers la Chine et l'Inde.

Faire face à la mondialisation néolibérale
Un des moyens qu'ont les citoyens dans les pays où il reste un peu de démocratie est de bien voter. Et "bien voter" passe d'abord par l'obligation de comprendre un minimum des (en)jeux économiques au sein de certaines organisations internationales comme l'OMC, le FMI et la Banque mondiale. "Bien voter" nécessite la compréhension des idéologies des Hommes politiques, cela nécessite aussi de ne pas se faire piéger par les étiquettes qu'on colle à certaines personnalités politiques.
Ce que peuvent faire ces citoyens c'est aussi interpeler leurs politiques pour obliger la Chine à respecter les règles du Bureau International du Travail. C'est à dire respecter la durée légale de travail qui est de 40 heures/semaine dans ce pays, fixer le SMIC comme salaire minimum pour tous les employés Chinois et pas seulement ceux de la cote sud-est, etc.
Les citoyens européens peuvent aussi demander à leurs politiques d'imposer un tarif extérieur commun au sein de l'Europe à tous les pays qui ne respectent pas les droits de leurs travailleurs. C'est une sorte de néo-protectionnisme qui ouvre les barrières douanières à la Suisse et au Canada et les ferme un peu à la Chine, à l'Inde et à tous les autres pays où les employés n'ont pas de salaire décent et des conditions de travail décentes.

Néanmoins, tout cela n'est pas facile et ne peut, malheureusement, pas se réaliser du jour au lendemain mais une prise de conscience me parait nécessaire pour préparer l'avenir des générations futures.

dimanche 24 février 2008

dépénalisation du droit des affaires

Jeudi 30 Aout 2007
Tout a commencé ce jour, lors de l'université d'été du MEDEF dans la belle ville de la banlieue parisienne Jouy-en-Josas (Yvelines). Le président Sarkozy affirmait vouloir "mettre un terme" à la pénalisation du droit des affaires. "La pénalisation de notre droit des affaires est une grave erreur, je veux y mettre un terme", a déclaré le chef de l'Etat.
Nicolas Sarkozy a dit vouloir "rendre aux Français le goût du risque" et "le goût d'entreprendre" mais "comment y parvenir si au risque financier s'ajoute systématiquement le risque pénal? Si la moindre erreur de gestion peut vous conduire en prison?"

Mercredi 20 Février 2008
Le groupe de travail présidé par Mr Coulon (ancien premier président de la cour d'appel de Paris) sur la dépénalisation du droit des affaires a remis son rapport à Rachida Dati (la ministre de la justice).
"La quasi-totalité" des propositions du rapport Coulon "seront retenues" a déclaré la garde des sceaux au journal Les Echos, avant d'ajouter que c'est un rapport aux solutions "innovantes et équilibrées".

Tolérance zéro pour les petits délinquants, intolérance zéro pour les cols blancs
Abus de bien social prescrit au bout de sept ans. Ce délai partirait du moment de la commission des faits et non plus de la découverte du délit, comme cela est le cas aujourd'hui. Alourdissement des peines pour délits d'initiés. Voie civile préférée à la voie pénale pour sanctionner les infractions financières, etc.
Cliquer ici pour lire le rapport (en pdf)

"La justice consiste à mesurer la peine et la faute, et l'extrême justice est une injure"
Montesquieu

lundi 18 février 2008

On vous aime beaucoup mais laissez nous choisir

Dans une vidéo prise le 10 février par un habitant de Neuilly, soit la veille du soutien officiel de l’UMP au divers droite Jean-Christophe Fromentin pour les municipales de cette ville, le jeune Jean Sarkozy exprime clairement son désaccord avec son papa :

Notre ville, ce n’est pas une ville comme les autres. C’est une ville capable d’élire à 80% un homme, qui a été son maire, et de lui dire, quelque temps après, «Monsieur le maire, qui est aujourd’hui président, on vous aime beaucoup, mais laissez-nous choisir.»

Voici la vidéo :





Bon d'accord, je vais arrêter. C'est vrai, un sarkozy c'est déjà beaucoup mais alors deux ???

lundi 11 février 2008

Le père, le fils et l'épouse du père

"Jean m'a tué". C'est ce qu'il aurait dû déclarer à la presse David Martinon le candidat, il y a encore un jour, à la mairie de la plus bourgeoise des banlieues parisienne.

Le saint protégé de l'ex-épouse est lâché par le fils après avoir été lancé par le père.


Le fils s'appelle Jean Sarkozy (21 ans); c'est lui qui, en 2006, s'est fait voler son scooter, retrouvé dix jours plus tard par la police grâce à des tests ADN. C'est lui qui est attendu par la justice en juin prochain (à cause du même scooter) pour délit de fuite après avoir percuté une voiture Place de la Concorde.
Le fils, c'est lui qui vient de déclarer au sujet de la campagne municipale de David Martinon à Neuilly :

«Quand on va dans le mur en klaxonnant, mieux vaut changer de direction».

Franchement je la trouve géniale cette phrase. Il aurait dû la dire à papa plutôt. Le papa qui vient de se marier avec Carla l'italienne; Carla qui trouve les Français "minables", "négatifs" et obsédés par rapport à leurs langue; Carla la top modèle qui a déclaré le 19 janvier dernier au journal britannique Daily Mail qu'elle n'avait pas voté aux dernières présidentielles parce qu'elle ne se sent pas du tout française : "Je ne suis pas du tout française. Je n'ai pas de passeport français, j'ai un passeport italien"

Quand au papa, il chute encore dans les sondages. Ces Français "négatifs" ne lui font confiance qu'à 39% selon le dernier baromètre d'IPSOS.



"Pour être libre il faut être informé"
Voltaire