mercredi 28 février 2007

Financiarisation de l'économie

Ces dernières années on observe, presque tous les jours, des suppressions d’emplois, des « restructurations », des délocalisations, etc. Les grandes entreprises sont-elles obligées de se comporter ainsi vis-à-vis de leurs salariés pendant que leurs bénéfices battent des records ? Est-ce la réalité économique qui oblige les entreprises à licencier ?

De quelle réalité économique s’agit-il ? Est-ce le néolibéralisme et la mondialisation économique ?

Comme l'a dit judicieusement Raymond Lévy, ex PDG de Renault, il y a quelques mois, "la mondialisation, ça consiste à donner le salaire des patrons américains aux patrons français et le salaire des ouvriers chinois aux ouvriers français."

D’abord les grandes entreprises n’ont plus de chefs d’entreprise, il n’y a plus de patrons. Il y a des actionnaires et un management. Les vrais propriétaires des grandes entreprises, ce sont les investisseurs institutionnels, notamment les fonds de pension américains. Ce sont des organismes dont la seule vocation est de gagner le plus d’argent possible. Et l’un des moyens de gagner de l’argent (ce n'est pas le seul), c’est d’acheter des actions, de faire monter le cours de la bourse, et de vendre quand le cours est suffisamment haut de leurs point de vue pour acheter ensuite d’autres actions dont ils espèrent qu’elles monteront à leurs tour. Les licenciements que nous observons aujourd’hui, dans un certain nombre de cas, sont guidés par la recherche de la valeur boursière et non par la réalité économique. Ces organismes demandent, vis-à-vis du management de l’entreprise, une rentabilité annuelle (entre 10 et 15%) et si ce n’est pas le cas ils les obligent à licencier pour faire augmenter le cours de la bourse.
http://dsedh.free.fr/transcriptions/nikonoff4.htm
C’était le cas de Danone, Michelin, Moulinex et maintenant d'EADS (Airbus).

Aujourd'hui le mercredi 28 Février 2007 Airbus a annoncé des suppressions d’emplois de 10000 salariés sur quatre ans et pendant que le CAC 40 clôture en baisse de -1,29% (-3,02 la veille), EADS (société mère de Airbus) a gagnée +1,81% (-1,78% la veille). Voici, par exemple, ce qu’on peut lire sur

http://fr.biz.yahoo.com/28022007/202/bourse-de-paris-le-cac-40-cloture-en-baisse.html

« EADS : (+1,81% à 25,91 euros) a rebondi après la présentation du plan Power8 d'Airbus, même si plusieurs analystes se sont inquiétés des risques de mauvaise exécution de ce plan de restructuration, dont les grandes lignes étaient déjà connues »

Dans une économie néolibérale, une entreprise n’a pas intérêt à faire des bénéfices inférieurs à la moyenne de son secteur d’activité sinon elle risque d’être « absorbée » par une autre entreprise qui a fait des bénéfices supérieurs ou égaux à cette moyenne. On appelle cette pratique, une OPA (offre publique d’achat) hostile. Du coup on se dirige vers des oligopoles (un nombre très petit d’entreprises qui contrôlent un marché et qui fixent les prix comme ils veulent -des monopoles privés-). C’est déjà le cas dans certains secteurs : pétrole (Total, ExxonMobil, Shell, BP), fabricants d’ascenseurs (Otis et Schindler), Téléphonie mobile en France (SFR, Bouygues et Orange), etc. Parce que contrairement à ce qu’on dit les grands capitalistes n’aiment pas trop la concurrence. La concurrence est nécessaire dans un premier temps mais l’objectif final est de dominer le marché et construire des oligopoles comme je l’ai déjà écris.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonne analyse.
A suivre.
Patryck Froissart
http://patryckfroissart.oldiblog.com

Anonyme a dit…

Tout à fait d'accord avec toi.
Dommage que pas plus de gens ne
soient conscient que le système
les manipule.